Histoires
Anonyme, Personne étudiante
Université et collège

Les défis du parcours scolaire
Au cours de mon parcours scolaire, j’ai fait face à des défis importants liés à l’inclusion et aux mesures d’adaptation. J’ai eu beaucoup de difficulté à obtenir les bonnes mesures d’adaptation. Pendant mes années au premier cycle dans un domaine des STIM, les enseignant·e·s ont souvent négligé ou mal exécuté les mesures, comme me fournir des notes. Je me souviens d’un enseignant qui avait initialement refusé de me fournir des notes à l’avance en insistant sur la prise de notes en classe. Lorsqu’il a fini par céder, il m’a fourni des notes scannées avec une écriture griffonnée, que je devais aller chercher à son bureau chaque semaine. Cette épreuve a été si embarrassante que j’ai complètement abandonné l’idée de chercher à obtenir des mesures d’adaptation. La transition vers un programme d’arts libéraux et de sciences sociales au collège a apporté une dynamique complètement différente. L’atmosphère était plus empathique et compréhensive par comparaison aux dures réalités dans les STIM. Cette évolution a mis en évidence le contraste du niveau de capacitisme et de discrimination dans les différentes disciplines, ce qui renforce l’importance de favoriser l’inclusion, en particulier dans l’enseignement des STIM.
Accès aux ressources pédagogiques numériques
Dans mon programme collégial en ligne actuel, l’accessibilité est une priorité, ce qui crée une expérience globalement positive. La philosophie de conception est axée sur l’accessibilité et s’étend aux activités et groupes parascolaires, tels que les groupes d’étudiant·e·s, qui tendent à être plus en ligne et accessibles. Bien qu’il y ait certaines rares exceptions, la majorité des ressources sont accessibles en ligne. Par comparaison, dans mon expérience universitaire au sein d’un programme de sciences dures, c’était principalement ma responsabilité de trouver des ressources d’apprentissage numériques et des sites Web éducatifs. L’environnement des STIM était plus traditionnel, reposant fortement sur la prise de notes avec papier et stylo, et les ressources en ligne étaient généralement celles trouvées personnellement par les enseignant·e·s.
Attitudes et perceptions sociales
À l’université, la culture universitaire est très enracinée. Il y a une perception des handicaps qui influence grandement l’environnement d’enseignement. Mes pairs et les enseignant·e·s faisaient ouvertement des remarques désobligeantes sur les personnes handicapées, ce qui créait un environnement hostile. On a même directement remis en question mes compétences et mes aptitudes uniquement en raison de mon handicap. Malgré les recherches démontrant le potentiel des étudiant·e·s handicapé·e·s, la définition du succès reste très limitée puisqu’elle exclut les personnes qui ne cadrent pas dans les moules traditionnels. Pour ce qui est des expériences avec mes pairs concernant mon handicap, j’ai adopté une approche prudente influencée par les conseils de professionnel·le·s me mettant en garde contre les changements de perception négatifs qui peuvent se manifester si mon handicap était révélé. Cela reflète un équilibre fragile entre la vie privée et la connexion, l’attitude à l’égard de la divulgation n’étant manifestement pas la même d’une génération à l’autre. Malgré les progrès, il reste un sentiment sous-jacent d’hésitation.
Efficacité des systèmes de soutien
Tout au long de mon parcours scolaire, l’accès aux services de soutien et mesures d’adaptation a été crucial. J’ai la chance de travailler avec des conseillères et conseillers passionnés des services d’accessibilité, mais la culture générale de soutien dans les universités et les établissements d’enseignement supérieur est souvent inefficace en raison de solutions standardisées et de définitions étroites des mesures d’adaptation. Malgré l’existence de systèmes de soutien efficaces, tels que des groupes d’étudiant·e·s faisant la promotion de l’inclusion, des difficultés persistent en raison des ressources insuffisantes et de la forte demande, ce qui rend ces systèmes inefficaces. En réfléchissant à mes expériences, j’ai vu des universités qui ont la réputation d’être peu accommodantes avec les étudiant·e·s handicapé·e·s et privilégient les préoccupations juridiques au détriment du bien-être de la population étudiante. Ce genre d’environnement rend parfois difficile la revendication de mesures d’adaptation nécessaires. Il reste essentiel de continuer à militer pour des pratiques inclusives et à tenir les établissements responsables de leurs actions. Il faut s’efforcer de créer un environnement éducatif favorable et accessible pour tout le monde.
Suggestions pour le soutien des établissements
Pour mieux répondre aux besoins de la population étudiante en matière d’accessibilité, les établissements doivent cesser de nous considérer comme un fardeau potentiel pour enfin assumer la responsabilité de créer un campus véritablement accessible. Ils doivent mettre en œuvre les mesures d’accessibilité et en assurer le suivi. Bien que certains établissements s’y affairent, un changement systémique reste essentiel. La refonte des cours pour les rendre accessibles peut être bénéfique pour tout le monde, améliorer la réputation de l’établissement et assurer des gains financiers à long terme. Ce n’est pas une tâche difficile, mais il faut une volonté et de l’engagement pour opérer un changement positif.
Transitions
Comme je suis encore aux études postsecondaires, je n’ai pas encore intégré le marché du travail. Cependant, d’après mon expérience dans un programme d’été avec une agence qui aide les personnes handicapées à la recherche d’emploi, je pense que les services de soutien spécialisés sont essentiels. On y trouve notamment des spécialistes de l’emploi et de la formation pour les entrevues d’embauche, et ils font aussi de la sensibilisation aux mesures d’adaptation. Il faut davantage de programmes et d’agences de ce genre pour aider les personnes handicapées à s’orienter efficacement sur le marché du travail.